L'expérience des étudiants autochtones à l'université : racisme systémique, stratégies d'adaptation et espoir de changement social

Au Canada, il existe un écart important entre le niveau d'éducation des populations autochtones et celui des populations non-autochtones. En 2016, 3 Autochtones sur 10 avaient décroché du secondaire sans obtenir leur diplôme, et 11% des Autochtones étaient titulaires d un diplôme universitaire,...

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Auteurs principaux : Lefevre-Radelli Léa (Auteur), Salaün Marie (Directeur de thèse), Jérôme Laurent (Directeur de thèse), Letizia Chiara (Président du jury de soutenance), Hirsch Sivane professeure (Rapporteur de la thèse), Leblic Isabelle (Rapporteur de la thèse), Olivier Alain Patrick (Membre du jury)
Collectivités auteurs : Université de Nantes 1962-2021 (Organisme de soutenance), Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) Nantes (Ecole doctorale associée à la thèse), Centre de Recherche en Éducation Nantes (Laboratoire associé à la thèse)
Format : Thèse ou mémoire
Langue : français
Titre complet : L' expérience des étudiants autochtones à l'université : racisme systémique, stratégies d'adaptation et espoir de changement social / Léa Lefevre-Radelli; sous la direction de Marie Salaün et de Laurent Jérôme
Publié : 2019
Accès en ligne : Accès Nantes Université
Note sur l'URL : Accès au texte intégral
Note de thèse : Thèse de doctorat : Sciences de l'éducation : Nantes : 2019
Sujets :
Description
Résumé : Au Canada, il existe un écart important entre le niveau d'éducation des populations autochtones et celui des populations non-autochtones. En 2016, 3 Autochtones sur 10 avaient décroché du secondaire sans obtenir leur diplôme, et 11% des Autochtones étaient titulaires d un diplôme universitaire, contre 29% des Canadiens (Statistique Canada 2017). Considérant ces inégalités, plusieurs études ont identifié les besoins, les obstacles et les facteurs de réussite ou d échec des étudiants autochtones. Dans cette perspective, ce doctorat vise à améliorer la compréhension des expériences vécues par les étudiants des Premières Nations à l université. Il repose sur une enquête qualitative de type empirico-inductive réalisée entre 2014 et 2017 à Montréal (Québec). Le corpus de données est constitué d entrevues avec 21 étudiants et anciens étudiants des Premières Nations de l UQAM et de l UdeM, complété par des entrevues avec 3 étudiants autochtones anglophones de l Université McGill, 3 étudiants non-autochtones et 9 personnes ressources d établissements post secondaires montréalais. La recherche mobilise les théories critiques en éducation (pédagogie critique et perspective antiraciste) et la Critical Race Theory pour interpréter les résultats, en se distanciant des analyses traditionnelles fondées sur les théories de la discontinuité culturelle . Aborder les enjeux sous l angle de l oppression raciale permet de redéfinir le cadre de la réflexion sur les inégalités de scolarisation entre Autochtones et non-autochtones. Plusieurs facteurs sont déterminants pour différencier l expérience universitaire des participants, notamment le rapport au milieu urbain et le capital culturel, social et linguistique. Seuls une minorité de participants éprouvaient des difficultés d adaptation urbaines, académiques et sociales. Tous les participants expérimentaient cependant les conséquences du racisme systémique envers les peuples autochtones. La thèse apporte ainsi un éclairage sur les effets des mécanismes de discrimination auxquels font face les étudiants, aux niveaux interpersonnel et institutionnel. Elle contribue également à mieux comprendre les modalités par lesquelles les étudiants exercent leur agentivité. Les étudiants se conforment (du moins en apparence) aux règles scolaires imposées afin d acquérir les outils nécessaires à un changement social sur le long terme. À court terme, tout en étant contraints de s adapter aux structures euroquébécoises, ils tentent de ne pas se laisser définir par les expériences de stigmatisation et par une identité racisée imposée par la colonisation.
In Canada, there is a significant gap between the educational level of Indigenous and non-Indigenous populations. In 2016, 3 out of 10 Indigenous people had dropped out of high school, and only 11% of Indigenous people have a university degree, compared to 29% of non-Indigenous Canadians (Statistics Canada 2017). Considering these inequalities, several studies have identified the needs, barriers, and success or failure factors for Indigenous students. In this regard, my doctoral degree aims to improve understanding of the experiences of First Nations students in university. It is based on a qualitative empirical-inductive survey conducted between 2014 and 2017 in Montreal, Quebec. The body of data consists of interviews with 21 current and former First Nations students from Université du Québec à Montréal and Université de Montréal, supplemented by interviews with 3 English-speaking First Nations students from McGill University, 3 non- Indigenous students and 9 resource people from Montreal postsecondary institutions. The research mobilizes critical theories in education (critical pedagogy and anti-racist perspective) and Critical Race Theory to interpret the results, distancing itself from traditional analyzes based on theories of "cultural discontinuity". Addressing issues from the perspective of racial oppression helps to redefine the framework for thinking about inequalities in education between Indigenous and non-Indigenous people. Several factors are key to differentiating the academic experience of participants, including the relationship to the urban environment and cultural, social, and linguistic capital. Only a minority of participants experienced urban, academic, and social adjustment difficulties. All participants, however, experienced the consequences of systemic racism towards Indigenous peoples. The thesis therefore sheds light on the effects of discrimination mechanisms that students face at interpersonal and institutional levels. It also contributes to a better understanding of the ways in which students exercise their agency. Students conform (at least in appearance) to imposed school rules in order to acquire the tools necessary for long-term social change. In the short term, while being forced to adapt to Eurocentric structures, they try not to be defined by the experiences of stigmatization and by a racialized identity imposed by colonization.
Variantes de titre : The experience of Indigenous students in university : systemic racism, coping strategies and hope for social change
Notes : Titre provenant de l'écran-titre
Ecole(s) Doctorale(s) : École doctorale Éducation, langages, interactions, cognition, clinique (Nantes)
Partenaire(s) de recherche : Centre de Recherche en Éducation (Nantes) (Laboratoire)
Autre(s) contribution(s) : Chiara Letizia (Président du jury) ; Alain Patrick Olivier (Membre(s) du jury) ; Sivane Hirsch, Isabelle Leblic (Rapporteur(s))
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