Résumé : |
Parmi les nombreuses hypothèses proposées pour expliquer l "art des cavernes", beaucoup ont été définitivement réfutées ; d autres ne sont pas totalement à rejeter, même si elles ne sauraient tenir lieu d élucidation globale. Face à ces impasses, d aucuns considèrent qu il est plus sage de cesser de chercher. Le pari de ce livre est plutôt de chercher ailleurs et autrement. À partir de la plus riche base de données élaborée à ce jour, recensant 452 cavités dont l ornementation est attribuable au Paléolithique, et à l issue d un examen serré des analyses qui se sont succédé depuis plus d un siècle, Jean-Loïc Le Quellec développe ici une approche entièrement nouvelle en posant la question suivante : pourquoi pénétrer dans des grottes obscures, souvent difficiles d accès et même dangereuses, pour y réaliser des œuvres dont la fraction la plus réaliste s attache à représenter un très petit nombre d espèces animales et, beaucoup moins fréquemment, des humains animalisés ou figurés de façon partielle ? Autrement dit : quelle conception de la grotte prédominait au Paléolithique, qui conduisit à y laisser de telles images ? Parcourant des voies peu empruntées par les préhistoriens et utilisant des méthodes ignorées des "pariétalistes", l auteur démontre qu un grand mythe de création nourrissait l ontologie des artistes paléolithiques : celui de l Émergence primordiale, qui s est répandu sur tout le globe à mesure que les Sapiens découvraient de nouveaux territoires hors d Afrique. Un jour, dit ce mythe, des êtres chthoniens se redressèrent pour sortir de la grotte originelle, et cet acte fut rappelé et renouvelé, pendant quelques dizaines de milliers d années, par des images rituellement tracées en d innombrables cavernes comme elles continuent de l être aujourd hui en bien des lieux du monde.
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