Privation de liberté et hypovitaminose D : un risque méconnu de l'univers carcéral ?

Introduction : Le statut vitaminique D des prisonniers français est peu connu. Une étude a mis en évidence 62.6% de taux de calcidiol inférieur à 10 ng/mL et 89.6 % inférieurs à 20 ng/mL chez 164 prisonniers hospitalisés dans l'unité hospitalière du CRHU de Lille. Nous avons émis l'hypothè...

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Auteur principal : Viguier Pierre (Auteur)
Collectivités auteurs : Université de Nantes 1962-2021 (Organisme de soutenance), Nantes Université Pôle Santé UFR Médecine et Techniques Médicales Nantes (Organisme de soutenance)
Autres auteurs : Cormier Grégoire (Directeur de thèse)
Format : Thèse ou mémoire
Langue : français
Titre complet : Privation de liberté et hypovitaminose D : un risque méconnu de l'univers carcéral ? / Pierre Viguier; sous la direction de Grégoire Cormier
Publié : 2018
Description matérielle : 1 vol. (44 f.)
Note de thèse : Thèse d'exercice : Médecine. Médecine générale : Nantes : 2018
Sujets :
Documents associés : Reproduit comme: Privation de liberté et hypovitaminose D
Description
Résumé : Introduction : Le statut vitaminique D des prisonniers français est peu connu. Une étude a mis en évidence 62.6% de taux de calcidiol inférieur à 10 ng/mL et 89.6 % inférieurs à 20 ng/mL chez 164 prisonniers hospitalisés dans l'unité hospitalière du CRHU de Lille. Nous avons émis l'hypothèse que la privation de liberté était un facteur de risque d'anhélie qui exposait les prisonniers à un risque de carence en vitamine D majoré par rapport à la population générale. Nous avons évalué l'intérêt d'un dosage systématique du calcidiol à l'admission suivi d'une supplémentation adaptée (groupe dosage ) par comparaison avec un groupe contrôle . Méthodes : Il s'agissait d'une étude randomisée mono-centrique en soins courants réalisée à la maison d'arrêt de La Roche sur Yon. Le protocole de l'étude a été validé par le CPP Ouest III et par la DRAP. Cinquante-quatre hommes majeurs incarcérés ont donné leur consentement entre le premier Janvier 2014 et le 31 Juillet 2015. La période d'étude a pris fin en Janvier 2016. Le groupe dosage bénéficiait d'une supplémentation de correction par ZYMAD® 80 .000 UI dérivée du protocole de référence dit de Souberbielle suivie d'un d'entretien par une ampoule de ZYMAD® 80 .000 UI à trois mois. Le calcidiol était dosé à six mois dans les deux groupes. Le critère de jugement principal était la proportion de prisonniers ayant à six mois un taux de calcidiol supérieur à 30 ng/mL avec un objectif fixé à 85%. Résultats : Parmi les 54 prisonniers ayant donné leur consentement, 44 ont été inclus dans l'étude. Les groupes dosage et contrôle étaient respectivement comparables en termes d'indice de masse corporelle (23.2 vs 22.4 kg/m , p=0.6), d'antécédents médicaux (45% vs 41 %, p=0.98) et d'antécédents d'incarcération (80% vs 73%, p=0.72). Seul l'âge différait, le groupe contrôle étant plus âgé que le groupe dosage (36.4 vs 28.8 ans, p=0.02). La répartition saisonnière des inclusions était équivalente pour les deux groupes : 50 % entre Novembre et Avril et 50 % entre Mai et Octobre. A six mois de suivi, 30% des prisonniers du groupe dosage et 18% du groupe contrôle répondaient au critère de jugement principal : calcidiol supérieur à 30 ng/mL (p=0.48). La répartition des taux de calcidiol était opposée entre les deux groupes : 82 % des patients du groupe contrôle avaient un taux de calcidiol inférieur à 20 ng/mL contre 15% dans le groupe dosage . La supplémentation en vitamine D du groupe dosage a corrigé le taux moyen de calcidiol qui est passé de 14 à 28.2 ng/mL alors que groupe contrôle avait un taux final de 14.6 ng/mL. Conclusion : Dans cette étude, l'intérêt du dosage systématique du calcidiol semble justifié par la proportion élevée (85%) de taux de calcidiol inférieurs à 20 ng/mL et par un taux moyen de calcidiol bas à l'admission ( 14 ng/mL) alors que la population générale (dosage non systématique) présente un taux de calcidiol moyen de 23.5 ng/mL et 42.5% de taux de calcidiol inférieurs à 20 ng/mL.
Bibliographie : Bibliogr. f. 36-43, 107 réf.