Résumé : |
Les patients de réanimation sont à haut risque de complications lors de l'intubation car ils présentent des défaillances respiratoires, hémodynamiques et neurologiques qui s'associent et se surajoutent. Actuellement, l'intubation est réalisée à l'aide du laryngoscope de Macintosh permettant une vision directe de la glotte lorsque l'axe oro-pharyngo-laryngé est aligné. Les vidéolaryngoscopes pourrait améliorer ces conditions en améliorant la vision glottique et facilitant la procédure notamment chez les opérateurs non experts. Notre objectif est donc de déterminer si le vidéolaryngoscope MacGrath Mac® améliore le taux de succès dès la première laryngoscopie par rapport au laryngoscope standard de Macintosh pour tous les patients de réanimation requérants une intubation. Matériels et Méthodes : Il s'agissait d'une étude randomisée, de supériorité, ouverte, multicentrique conduite de Mai 2015 à Décembre 2015 dans 7 services de réanimations françaises. Nous avons comparé la proportion de succès dès la première laryngoscopie entre le vidéolaryngoscope MacGrath® (VL) et le laryngoscope de Macintosh (LM). Les critères secondaires étaient la durée, les conditions et les complications lors de la procédure. Résultats : Trois cent soixante et onze patients ont été randomisés. La proportion de patients intubés dès la première laryngoscopie ne présente pas de différence significative entre le groupe VL et le groupe LM (67,8% vs 70,3% ; p=0,54). La durée de la procédure est équivalente entre les 2 groupes (3 min (2-4) vs 3 min (2-4) ; p=0,95). L'utilisation de mandrin long béquillés lors de la première laryngoscopie a été plus fréquente dans le groupe VL (12,5% versus 5,5% ; p=0,03). Le vidéolaryngoscope est associé à une augmentation des complications sévères (9,5% versus 2,8% ; p=0,01) mais il n'y a pas de différence pour les complications modérées (5,4% versus 7,7% ; p=0,37). Conclusion : L'utilisation systématique du vidéolaryngoscope MacGrath® n'améliore pas le taux de succès dès la première laryngoscopie. Il est associé à une augmentation du risque de complications majeures. D'autres études sont nécessaires pour mieux préciser la place des vidéolaryngoscope lors de l'intubation en réanimation.
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