Résumé : |
Il a été rapporté dans la littérature une corrélation négative entre l'hormone anti-müllérienne (AMH) circulante et l'indice de masse corporelle (IMC) mais ces résultats sont très controversés et de nombreuses études présentent d'importants biais. L'objectif de notre étude est d'étudier la relation entre le taux d'AMH sérique et l'IMC chez des femmes avec un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et des femmes asymptomatiques avec ou sans ovaires polykystiques (OPK). MATÉRIELS ET MÉTHODES : Il s'agit d'une étude de cohorte prospective sur 866 femmes de 18 à 35 ans ayant consulté dans le service de gynécologie endocrinienne du CHRU de Lille entre 2009 et 2014. Ont été incluses : 137 femmes témoins, 175 femmes asymptomatiques avec OPK et 554 femmes avec SOPK. RÉSULTATS : En analyse bivariée simple, aucune corrélation significative entre l'IMC et l'AMH circulante n'est apparue dans les groupes témoins et OPK asymptomatiques ; contrairement au groupe SOPK où nous avons retrouvé une relation significative mais faible (r=-0,177). Dans ce dernier groupe, l'analyse en régression multiple a proposé un modèle avec 5 variables expliquant 45,5% de la variance de l'AMH. L'IMC, arrivant en troisième position, n'apportait que 1,4% de la variance totale de l'AMH circulante. DISCUSSION : Notre étude a confirmé que l'impact négatif de l'obésité sur le taux d'AMH sérique est significatif mais uniquement chez les femmes avec un SOPK et cette corrélation est faible, en accord avec les études récentes. Nous pensons donc qu'il est inutile d'établir des normes différentes d'AMH sérique pour les femmes obèses par rapport aux femmes non obèses.
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