%0 Thesis %E Forest Philippe %E Garapon Jean %X En puisant à la source des mémoires aristocratiques que sont Saint-Simon. La Bruyère, La Rochefoucaud ou Madame de Boigne, Proust a ressuscité quelques-unes de ses gloires : l'héroïsme, le sens de l'honneur ou celui du sacrifice guerrier avec le personnage de Saint-Loup, la beauté intemporelle de la politesse, les vivacités de l'esprit. Mais l'homme déçu par une certaine médiocrité a également vu sous le voile tissé d'or la corruption des valeurs, le mensonge des Noms et le mal, intrinsèquement humain, quelle que soit la qualité sociale. Pourtant, si l'homme a été déçu-et là réside en partie le génie de Proust l'écrivain, lui, ne l'a pas été. Non seulement l'expérience aristocra tique constitue une masse non négligeable du roman, mais bien plus, elle est constitutive du processus créatif. Loin d'être un temps perdu, elle est un temps lentement engrangé et finalement prêt à être restitué sous une forme esthétique. Les nobles agissent sur le narrateur tant par leur grandeur que par leur décadence : leur grandeur fournit le matériau esthétique pour constituer une partie de l'oeuvre, tandis que leur décadence offre un repoussoir au narrateur, lui faisant prendre conscience de l'importance de la création pour donner un sens à sa vie. Cette dialectique aristocratique s'inscrit donc dans la mise en abyme romanesque, car elle est constitutive à la fois du récit romanesque, . Ce dédoublement n'est possible que par l'usage que font Proust et le narrateur de la mémoire : chacun s'identifie aux mémoires aristocratiques, le premier pour écrire son roman, le second pour affermir sa vocation. %X By drawing from the source of the aristocratic memories, Saint-Simon, La Bruyère, La Rochefoucaud or Madame de Boigne, Proust resuscitated some of its glories : the heroism, the sense of honor or the sacrifice of the warrior with Saint-Loup, the limeless beauty of the spirit. But the man disappointed by a certain mediocrity also saw under the veil weaved of gold the corruption of the values, the lie of names, and the evil, intrinsically human, whatever is the social quality. Nevertheless, if the man was diappointed, the writer, him, wasn't. Not only the aristocratic experience constitutes a signifiant volume of the novel, but much more it is essential of the creative process. Far from being a lost time, it is a slowly gathered time and finally reeady to be restored under an aesthetic shape. The noble persons act on the narrator both by their greatness and by their greatness and by their decadence. Their greatness provides aesthetic material to form part of the work, whereas their deacdence offers a foil to the narrator, making him become aware of the importance of the creation to give a sense to his life. This aristocratic dialectic forms the novelistic "mise en abyme". This duplication is allowed by the way Proust and the narrator use the memory. Both of them identifies with aristocratic memories, the first one to write his novel, the second to strengthen his vocation. %A Morin Marjolaine %C [S.l.] %8 2015 %D 2015 %O Grandeur et décadence de l'aristocratie proustienne dans A la recherche du temps perdu %K Proust, Marcel (1871-1922) À la recherche du temps perdu %K Décadence 19e siècle %G français %I [s.n.] %P 2 vol. (457 p.) %! Grandeur et décadence de l'aristocratie proustienne dans A la recherche du temps perdu %T Grandeur et décadence de l'aristocratie proustienne dans A la recherche du temps perdu : Proust et les mémoires aristocratiques %[ 2024/03/28