Pratiques du corps en médecine de la douleur : la douleur, la femme et le sacré

La subjectivité, l'imaginaire, le mystère, la féminité, la pensée religieuse, sont autant d'éléments dont la mise à distance-a servi à construire la biomédecine telle qu'on la connaît aujourd'hui, son système de valeur propre, ses rites, ses représentations. De ce point de vue, l...

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Détails bibliographiques
Auteur principal : Dutertre Stéphanie (Auteur)
Collectivité auteur : Nantes Université Pôle Santé UFR Médecine et Techniques Médicales Nantes (Organisme de soutenance)
Autres auteurs : Nizard Julien (Directeur de thèse), Mestre Claire (Directeur de thèse)
Format : Thèse ou mémoire
Langue : français
Titre complet : Pratiques du corps en médecine de la douleur : la douleur, la femme et le sacré / Stéphanie Dutertre; sous la direction de Julien Nizard, Claire Mestre
Publié : [S.l.] : [s.n.] , 2003
Description matérielle : 1 vol. (316 f.)
Note de thèse : Thèse d'exercice : Médecine. Médecine générale : Nantes : 2003
Sujets :
Description
Résumé : La subjectivité, l'imaginaire, le mystère, la féminité, la pensée religieuse, sont autant d'éléments dont la mise à distance-a servi à construire la biomédecine telle qu'on la connaît aujourd'hui, son système de valeur propre, ses rites, ses représentations. De ce point de vue, la médecine de la douleur est originale. Elle impose en théorie au praticien de se remettre en question vis à vis de ces mises à distance. Qu'en est-il en pratique? Quelles sont les conséquences de ce renouveau pour la prise en charge des patientes appelées 'hystériques' ? Matériel et méthode: L'anthropologie de la santé et du corps constitue le principal cadre de référence théorique de ce travail, qui emprunte également certains outils à l'interactionnisme. il débute par une mise en perspective historique : histoire des rapports entre la médecine et la douleur, entre la médecine et les femmes, et histoire du terme 'hystérie'. Les techniques de recueil et d'analyse de données sont ensuite empruntées aux méthodologies qualitatives en sciences sociales: Ce travail est principalement le fruit d'une enquête de terrain de six mois en observation participante au Centre de Traitement de la Douleur de Nantes, et d'entretiens avec divers praticiens engagés dans la lutte contre la douleur . Résultats: La plainte douloureuse est bien envisagée dans ses diverses dimensions : subjective, chargée de croyances, herméneutique, rituelle. Les pratiques sont organisées autour de cette multidimensionnalité du phénomène douleur. Une part de mystère est respectée, grâce en particulier à la double tutelle que la médecine et la psychologie exercent sur cette discipline, à la divergence et à la complémentarité de leurs points de vue. Cet espace de mystère est l'occasion d'un questionnement épistémologique, concernant la légitimité de la psychologie et de la médecine à définir l'humain. Il apparaît que l'interaction médecin-patient autour de la plainte douloureuse est l'occasion d'une initiation rituelle, pour le patient, mais aussi dans une certaine mesure pour le médecin, et plus généralement qu'elle recouvre une dimension religieuse implicite. Les femmes, le maternel et le féminin occupent dans cette médecine une place différente de celle que la médecine leur reconnaît habituellement, ce qui n'est peut-être pas sans rapport avec le respect d'un part de mystère. Conclusion: Au terme de ce travail, qui constitue la première étape d'une thèse de sciences humaines, il apparaît que la pratique de cette médecine en suit bien les orientations théoriques, malgré de fortes résistances collectives et individuelles. Ses praticiens se positionnent en particulier comme les artisans privilégiés d'une réconciliation entre la médecine et le féminin qui est susceptible de bénéficier aux patientes dites hystériques. Il sera nécessaire de poursuivre la conceptualisation de ce travail en lien avec les travaux concernant les imaginaires féminins et masculins.
Bibliographie : Bibliogr. f. 260-278 [242 réf.]