Résumé : |
Objectifs. La paralysie supranucléaire progressive (PSP) est une tauopathie rare pour laquelle aucun traitement n'est validé, elle évolue inéluctablement vers un décès après 6 ans d'évolution en moyenne. Le valproate de sodium a montré in vitro et in vivo des effets inhibiteurs sur la GSK3b une kinase majeure dans la phosphorylation et donc la régulation de la protéine tau. Nous avons testé les éventuelles propriétés neuroprotectrices du valproate de sodium dans la PSP. Méthodes. Vingt-sept patients atteints de PSP ont participé à cette étude randomisée et en double aveugle, 13 étaient sous valproate de sodium et 14 sous placebo. A 12 et 24 mois, la PSP rating scale (PSPRS), une évaluation cognitive et comportementale ainsi qu'une étude de tolérance et d'observance étaient réalisées. Résultats. A 12 mois, la PSPRS s'aggravait plus rapidement chez les patients sous valproate de sodium (60,8 +- 20) que sous placebo (46,9 +- 18,6, p=0,01), les scores PSPRS ne différaient pas à 24 mois. Les évaluations cognitives et comportementales étaient identiques entre les 2 groupes. La tolérance était similaire en nombre d'effets indésirables mais la durée moyenne de traitement était plus courte chez les patients sous valproate de sodium. L'observance était égale chez les patients des 2 groupes encore sous traitement. Conclusion. Le valproate de sodium n'a pas montré d'effet neuroprotecteur dans la PSP dans notre étude. L'aggravation de la PSPRS sous valproate de sodium semble être liée à une mauvaise tolérance plus qu'à un effet neurotoxique. Le développement d'un diagnostic précoce voire présymptomatique pourrait permettre l'instauration d'un traitement neuroprotecteur avant l'apparition de lésions irréversibles chez des patients ayant un état général encore conservé.
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