Résumé : |
Depuis une trentaine d'années, l'incidence des mycoses invasives a fortement augmenté parallèlement à la multiplication des contextes d'immunodépression. Face au petit nombre d'antifongiques disponibles et face à l'émergence des résistances, il s'est avéré indispensable d'identifier de nouvelles cibles fongiques et de développer de nouvelles molécules. L'anidulafungine, 3ème d'une nouvelle classe d'antifongiques, les échinocandines, s'inscrit donc dans ce cadre. Premièrement nous avons passé en revue l'ensemble des études in vitro réalisées au sujet de l anidulafungine, démontrant sa puissante activité sur les candida et les aspergillus, et une activité importante sur Pneumocystis jirovecii. Puis nous avons répertorié l ensemble des études réalisées sur des modèles animaux. Ainsi, l'anidulafungine a montré une efficacité intéressante dans le traitement de la candidose oro-pharyngée et/ou œsophagienne, et dans le traitement de la candidose invasive ; à l'inverse, comparativement aux antifongiques existants elle s avère décevante dans le traitement de l'aspergillose pulmonaire invasive et de l'aspergillose disséminée. Enfin, nous avons explicité les études cliniques réalisées chez l'homme desquelles il ressort deux notions importantes : l'efficacité de l'anidulafungine est comparable à celle du fluconazole dans le traitement de la candidose œsophagienne, elle lui est supérieure dans le traitement de la candidose invasive. L'anidulafungine a donc été validée dans le traitement de la candidose invasive, et certaines autorités de santé l'ont également validée dans la prise en charge de la candidose œsophagienne. Se démarquant des autres échinocandines par un mode de dégradation original, son excellent profil de tolérance et d'interactions médicamenteuses lui confère une place de choix dans l'arsenal des antifongiques.
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