Résumé : |
Objet : L'impact d'une colonisation à Pseudomonas aeruginosa multi-résistant sur la survie après transplantation chez les patients atteints de mucoviscidose est controversé. Patients et méthode : Pour déterminer l'impact d'une colonisation à Pseudomonas aeruginosa multi-résistant sur la survie après transplantation pulmonaire, nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique de juillet 1990 à février 2008, comprenant 57 hommes et 42 femmes ayant eu une tranplantation bipulmonaire (n=57) ou cardiopulmonaire (n= 42) dans le cadre d une mucoviscidose au CHU de Nantes. Les patients étaient porteurs d une bactérie multi-résistante si le Pseudomonas aeruginosa était résistant à tous les antibiotiques d au moins 2 classes sur 3 parmi les Béta-lactamines, les fluoroquinolones et les aminosides ; les patients porteurs de B cepacia sont exclus de l étude (critère contre-indiquant la transplantation dans notre centre du fait d une augmentation du risque infectieux en post-transplantation). Résultats : Une diminution de la survie post-transplantation est constatée chez les patients porteurs d un Pseudomonas aeruginosa multi-résistant avant la greffe en comparaison aux patients porteurs d un Pseudomonas aeruginosa sensible (survie à 6 mois de 87,9 % contre 92,15 % ; à 1 an de 83 % contre 87,8 % ; à 5 ans de 60,61 % contre 87,8 % ; à 10 ans de 46,6 % contre 87,8 % ; p= 0,0115).La survie dans les 2 groupes est meilleure que celle rapportée par l UNOS (United Network of Organ Sharing). Les patients porteurs de Pseudomonas aeruginosa multi-résistant décèdent plus d infections (46,6% contre 25%) et font plus de rejet chronique (22 contre 1 seul, p= 0,006). Conclusion : Les patients porteurs d un Pseudomonas aeruginosa multi-résistant ont une diminution du taux de survie après transplantation, mais leur survie reste satisfaisante ; ces résultats ne remettent pas en cause l indication d une transplantation.
|