Les représentations du corps dans l'oeuvre d'André Gide
A travers le motif du corps, Gide fait entendre une parole de la dissidence. La confrontation avec l'œuvre des éléments ayant participé chez lui à la genèse des images du corps, à savoir tant son histoire individuelle que le contexte littéraire et idéologique de son époque, révèle que Gide est...
Auteurs principaux : | , |
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Collectivités auteurs : | , |
Format : | Thèse ou mémoire |
Langue : | français |
Titre complet : | Les représentations du corps dans l'oeuvre d'André Gide / Sidonie Rivalin-Padiou; sous la direction de Pierre Masson |
Publié : |
2000 |
Description matérielle : | 2 vol. (617 p.) |
Note de thèse : | Thèse de doctorat : Littérature française : Nantes : 2000 |
Sujets : | |
Documents associés : | Reproduit comme:
LES REPRESENTATIONS DU CORPS DANS L'OEUVRE D'ANDRE GIDE |
Résumé : | A travers le motif du corps, Gide fait entendre une parole de la dissidence. La confrontation avec l'œuvre des éléments ayant participé chez lui à la genèse des images du corps, à savoir tant son histoire individuelle que le contexte littéraire et idéologique de son époque, révèle que Gide est un écrivain de la continuité et de la rupture, telle adhésion n'ayant été qu'un tremplin vers l'affirmation d'une différence. Brouillant les frontières de l'autobiographie et de la fiction, l'œuvre de Gide se nourrit abondamment de sa vie, tout en étant un espace d'expérimentation et de construction de soi. Elle constitue à la fois le témoignage et l'instrument d'une libération, entreprise qui octroie au corps une place centrale et dont l'expérience de la maladie salvatrice comme celle du voyage sont indissociables. Celui-ci bouleverse la relation du sujet avec la nature et avec l'autre, marquant l'avènement d'une sensualité protéiforme et d'une sexualité nouvelle, qui exclut la femme. Aussi le cœur et les sens sont-ils dissociés : la femme aimée demeure intouchable, tandis que la chair trouve un assouvissement dans l'onanisme et la pédérastie, qui alimente le fantasme d'une gémellité réconciliatrice. Autour de l'homosexualité, ressort intime de la création, Gide élabore une mythologie personnelle, qu'il s'attache parfois à renverser, à travers les images dysphoriques d'un corps souffrant ou disgracié. Les modes mêmes d'inscription du corps traduisent une ambiguïté, l'écriture oscillant entre la description et l'allusion, l'inflation verbale et la réticence. Tandis que les personnages secondaires sont volontiers décrits, le corps désiré de l'enfant est appréhendé dans une langue plus oblique, miroir de l'érotisme gidien. Le corps féminin, s'il n'est pas effacé, surgit au détour d'images récurrentes, qui comme celles dont est entouré l'enfant, bien que différentes, manifestent les diverses obsessions de Gide. L'œuvre devient le lieu d'expression d'une parole inter-dite . By using the body as motif, Gide sounds a voice of dissidence. His individual history as well as the literary and ideological context of his time equally constitute the fountainhead of his works body imagery. Considered in the light of these elements, his whole production reveals Gide as a writer of both continuity and rupture : his adherence to any view often served as a mere stepping-sone towards the assertion of a difference. Scrambling the boundaries between autobiography and fiction, Gide's writing were to a great extent nurtured by his life and at the same time they represented a space of experimentation and self-construction. They acted as both the testimony and the instrument of his liberation, an undertaking which grants the body a central place and in which the experience of travelling and of the saving power of illness are indissoluble. The former disrupts the relationship of the subject to nature and to the other, and signals the advent of a multiform sensuaousness, and of a new sexuality that excludes woman. The heart and senses become dissociated : the woman loved remains untouchable, whereas the flesh sates itself in onanism and a pederasty that feeds a reconciling fantasy of twin duality. Around homosexuality, the intimate source of his creation, Gide elaborates a personal mythology, which at times he endeavors to overturn, through dysphoric images of a suffering or unseemly body. His very modes fo inscribing the body are marked with amibuity, as his writing oscillates between description and allusion, verbal inflation and reticence. Whereas his secondary characters are willingly described, the child's desired body is apprehended in a more oblique language, which mirrors his eroticism. The female body, when not erased, surfaces at the turn of recurring images which, although they differ from that surround the child, likewise bear the mark of Gide's varied obsessions. The work thereby becomes the place for the utterance of a forbidden speech. |
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Variantes de titre : | Representations of the body in the works of Andre Gide |
Bibliographie : | Bibliogr. p. 585 à 603. Index. |