L'autre et le Frère : l'étranger et la Franc-maçonnerie en France au XVIIIème siècle

Dès l'origine, la Franc-maçonnerie s'affiche comme universaliste et cosmopolite. A l'instar de la République des Lettres, le XVIII siècle voit s'ébaucher puis prospérer une "République Universelle des francs-maçons" avec ses réseaux, ses stratégies, ses luttes d'in...

Description complète

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Détails bibliographiques
Auteur principal : Beaurepaire Pierre-Yves (Auteur)
Format : Thèse ou mémoire
Langue : français
Titre complet : L' autre et le Frère : l'étranger et la Franc-maçonnerie en France au XVIIIème siècle / Pierre-Yves Beaurepaire
Publié : Paris : Honoré Champion , 1998
Description matérielle : 1 volume (868 p.-[14] p. de pl.)
Collection : Les Dix-huitièmes siècles ; 23
Note de thèse : Texte remanié de : Thèse de doctorat : Histoire : Université d'Artois : 1997
Sujets :
Documents associés : Autre édition: L' autre et le frère
Description
Résumé : Dès l'origine, la Franc-maçonnerie s'affiche comme universaliste et cosmopolite. A l'instar de la République des Lettres, le XVIII siècle voit s'ébaucher puis prospérer une "République Universelle des francs-maçons" avec ses réseaux, ses stratégies, ses luttes d'influence, ses lieux de pouvoir, mais aussi ses marges et ses exclus. Suivre les centaines d'étrangers qui fréquentent les loges maçonniques françaises : négociants originaires de la Baltique, étudiants en médecine irlandais, jeunes aristocrates danois effectuant leur Tour de formation, ou encore voyageurs et diplomates britanniques, permet de renouveler l'histoire des étrangers au XVIII siècle et d'appréhender la sociabilité maçonnique sous un angle inédit. Si sa plasticité et sa capacité à répondre aux attentes des élites européennes font incontestablement merveille, la rencontre avec l'autre en qui l'on reconnaît un frère, par-delà ses différences, représente également un des enjeux majeurs de l'engagement maçonnique qui est fondamentalement une quête d'identité au miroir de l'autre. Les tensions nées de cette ren- contre reflètent l'extrême sensibilité des frères aux a priori de la société profane et à ses peurs. En identifiant un autre absolu, qui prend selon le contexte les traits du juif, du musulman, ou du "sang mêlé" dans les Antilles, les francs-maçons bornent le cosmos fraternel et trahissent la part d'ombre des Lumières, sans pour autant renoncer à leur profession de foi cosmopolite. Confrontés à leurs contradictions, à l'émergence du nationalisme qui se nourrit du rejet de l'autre, cet impossible semblable, les frères sont conduits à partir de la Révolution à des révisions déchirantes, annonciatrices des dérives du XIX siècle.
Bibliographie : Bibliogr. p. 737-764. Notes bibliogr. Glossaire. Index
ISBN : 2-85203-849-8