Le désenchantement de l'État : de Hegel à Max Weber

Présentation de l'éditeur : "Cet ouvrage part du constat des similitudes qui existent entre les descriptions que Hegel et Max Weber proposent de l État moderne. L histoire de la formation de l État allemand explique en partie ces convergences. Elles fournissent une occasion exceptionnelle...

Description complète

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Détails bibliographiques
Auteur principal : Colliot-Thélène Catherine (Auteur)
Format : Livre
Langue : français
Titre complet : Le désenchantement de l'État : de Hegel à Max Weber / Catherine Colliot-Thélène
Publié : Paris : Les Éditions de Minuit , DL 1992
Description matérielle : 1 vol. (270 p.)
Collection : Philosophie (Collection)
Sujets :
Description
Résumé : Présentation de l'éditeur : "Cet ouvrage part du constat des similitudes qui existent entre les descriptions que Hegel et Max Weber proposent de l État moderne. L histoire de la formation de l État allemand explique en partie ces convergences. Elles fournissent une occasion exceptionnelle de confronter deux types de discours sur la politique : la Philosophie du droit de Hegel d un côté, la sociologie de la domination de Max Weber de l autre, qui illustrent les approches philosophique et sociologique de la politique. La comparaison de ces deux discours, l étude des mutations que subirent, de l un à l autre, concepts et interrogations, éclairent le procès par lequel les sciences humaines ont victorieusement disputé à la philosophie les champs du social et de l histoire, fixant ainsi les traits dominants de la configuration des disciplines au XXe siècle. Tout au long de cette transformation, la pensée de la politique et la pensée de l histoire furent étroitement solidaires. Et la pensée de l histoire, à son tour, était liée à l idée du divin. Entre la spéculation hégélienne et la sociologie wébérienne, l École historique allemande du XIXe siècle constitue un maillon essentiel. Son ambition était de libérer l historiographie des présupposés de la philosophie. L histoire universelle restait cependant encore pour elle un hiéroglyphe sacré dont elle cherchait à deviner le sens à défaut de pouvoir le connaître. L innovation de Max Weber fut de rompre toute connivence entre savoir historique et théologie en se réclamant d une conception de la vie strictement terrestre. Avec cette rupture s accomplit également la scission entre la connaissance de la logique du politique et la réflexion éthique. Il devint définitivement impossible de présenter l État comme une manifestation de l esprit, source et horizon de toute liberté authentique. Proche parente de l histoire, la sociologie wébérienne est une science délibérément positive, non parce que Weber aurait méconnu les exigences de sens que la philosophie faisait naguère valoir, mais parce que les modes de socialisation caractéristiques du monde moderne, tels qu il les analyse, rendent vaine la recherche d un sens ou d une norme. Le scepticisme de Weber en matière éthique est fondé sur son interprétation des structures de la socialité des modernes et s avère par là une position beaucoup plus difficile à réduire que ne l ont cru les philosophes du XXe siècle, prompts à dénoncer l historicisme sociologique. Mieux encore, cette interprétation permet de reconnaître dans certaines options de la philosophie du XXe siècle, dont Heidegger est le représentant le plus éminent, une quête de salut qui traduit le refus d accepter de penser et de vivre dans un monde condamné à la positivité."
Bibliographie : Bibliogr. p. 269-270. Notes bibliogr.
ISBN : 2-7073-1430-7