Détours et retours : Joyce et "Ulysses"

Le désordre apparent sur lequel Joyce a construit Ulysses est le résultat paradoxal d'un vigoureux principe d'organisation, lui-même guetté par sa propre dissolution. Les dérives de l'écriture joycienne, maîtrisées jusqu'à la limite de la perte de contrôle, délimitent les contour...

Description complète

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Détails bibliographiques
Auteur principal : Giovannangeli Jean-Louis (Auteur)
Format : Livre
Langue : français
Titre complet : Détours et retours : Joyce et "Ulysses" / Jean-Louis Giovannangeli
Publié : Villeneuve d'Ascq : Presses universitaires de Lille , 1990
59-Villeneuve d'Ascq : Impr. de l'Université Charles de Gaulle-Lille III
Description matérielle : 1 vol. (III-352 p.)
Collection : Etudes irlandaises (Villeneuve-d'Ascq) ; 1990
Titre de l'ensemble : Études irlandaises
Sujets :
Description
Résumé : Le désordre apparent sur lequel Joyce a construit Ulysses est le résultat paradoxal d'un vigoureux principe d'organisation, lui-même guetté par sa propre dissolution. Les dérives de l'écriture joycienne, maîtrisées jusqu'à la limite de la perte de contrôle, délimitent les contours d'une poétique marquée au plus profond par l'attitude et le parcours personnels de Joyce, confronté dans l'exil aux convulsions de l'Irlande et aux tragédies européennes. La mise en place d'une typologie des mouvements qui animent Dublin en ce 16 juin 1904 introduit à un mode d'écriture du lieu où se délite un espace clos, replié sur la finitude de la page. Hermétisme d'un récit qui ne cesse néanmoins de désigner quelque chose de Dublin, capitale d'un pays devenu un lieu mort, où les histoires individuelles s'enlisent et s'engloutissent. Personnages qui ne sont qu'assemblages de mots et de phrases, personnages captés par des réseaux d'appartenance ou rejetés vers les franges. Accepter les mots de la communauté ou les refuser. Les Dublinois sont d'abord ceux qui se réfèrent à un nom -Dublin, l'Irlande- et se désignent par lui : le territoire naît du langage et non l'inverse. Mais les mouvements de déplacement affectent aussi l'écriture : Joyce élabore une esthétique fondée sur l'interstice, pratiquant l'écart face aux modèles et instaurant un jeu sur les codes. Affranchi de ces codes, le personnage féminin dévoile un corps-mémoire et s'ouvre à l'horizon, au monde et aux sens. Cette ouverture à l'horizon se fait par la suspension des procédés d'exhibition de l'écriture et permet de percevoir le lieu comme atopique, là où ne régnaient que des topiques de discours : il faut savoir regarder, sous les signes, la plage. Dans Ulysses, l'effet de représentation se donne à lire clairement comme un enjeu de pouvoir. Ce roman est à la fois le point d'aboutissement du réalisme du dix-neuvième siècle et son contraire. De nombreux documents originaux attestent ici la méthode joycienne qui passe par un recyclage de données livresques, cartographiques ou iconographiques. Loin de se modeler sur un prétendu "réel", l'écriture repose d'emblée sur des données imprimées. En cherchant à organiser un jeu signifiant à l'intérieur du texte et à l'extérieur de lui, cet ouvrage tente de cerner la cohérence du parcours ulysséen de Joyce.
Variantes de titre : Détours & retours
Notes : Titre de couv. : Détours & retours
Bibliographie : Bibliogr. p. 333-348
ISBN : 2-85939-386-2