Au crépuscule d'Oléron : Ou comment rester île malgré un pont

Imaginez un lieu fermé, plutôt pauvre, peu équipé, assez à l'écart des affaires nationales : c'est une île. Puis imaginez-le investi par des idées, des images, des représentations , venues de l'extérieur. Imaginez ensuite que ces idées, images et représentations finissent par plaire à...

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Auteur principal : Grandjean Margot (Auteur)
Collectivités auteurs : Université de Nantes 1962-2021 (Organisme de soutenance), Université de Nantes Département de sociologie (Organisme de soutenance)
Autres auteurs : Deniot Joëlle (Directeur de thèse)
Format : Thèse ou mémoire
Langue : français
Titre complet :  Au crépuscule d'Oléron : Ou comment rester île malgré un pont / Margot Granjean; sous la direction de Mme Joëlle Deniot
Publié : 2017
Description matérielle : 1 vol. (145 f.)
Note de thèse : Mémoire de Master 1 Recherche : Sociologie : Nantes : 2017
Sujets :
Description
Résumé : Imaginez un lieu fermé, plutôt pauvre, peu équipé, assez à l'écart des affaires nationales : c'est une île. Puis imaginez-le investi par des idées, des images, des représentations , venues de l'extérieur. Imaginez ensuite que ces idées, images et représentations finissent par plaire à certains individus qui deviennent les pionniers d'un mouvement que l'on appellera plus tard : le tourisme . Imaginez aussi les personnes vivant dans cet espace clos qui, au contact des pionniers, entrevoient le monde extérieur et finissent par l'envisager avec envie . Ainsi, les pionniers, par les récits qu'ils feront, donneront envie d'île au reste de la population continentale et envie de continent à la population insulaire. Solution, bénies soient les avancées techniques, un pont : le monde peut entrer, les insulaires peuvent sortir, c'est l'aubaine. N'en déplaise aux défenseurs de la rareté, – peut-être d'ailleurs les pionniers ou leurs descendants – qui parieront la fin de l'île et de sa spécificité. La sentence tombera quelque années après que le démon – le pont, pardon – aura injecté son poison : c'est la banalisation . Dès lors, les insulaires regretteront le temps où l'île était isolée, se sentant trop envahis (flux touristique important), dépossédés (augmentation des prix de l’immobilier dû au désir de villégiature), dominés (le touriste est client et le client est roi), contaminés (par les pratiques urbaines : la consultation frénétique de l'heure, la froideur des relations sociales, etc.), dépendants (économiquement, du monde extérieur, au niveau des ressources), délaissés (petit à petit, des activités qui ont pu être annuelles devinrent uniquement saisonnières). Leur île n'est plus leur île. De même, les touristes et néo-insulaires deviendront pessimistes , leur rêve est devenu un rêve de masse, et l'île a trop changé, s'est trop mise à ressembler à ce qu'ils souhaitaient fuir – le continent. On croirait un traquenard , une tromperie, mais ce processus , en somme, de désenchantement, n'est-il pas sociologiquement explicable ? Et d'ailleurs, l'île s'est-elle réellement banalisée ?
Bibliographie : Bibliogr. f. 142-145 Annexes