Quelle justice pour les adolescents difficiles ? : l'exemple de la réparation pénale

La réparation pénale est une mesure éducative qui peut être prise à titre provisoire ou à titre de sanction après la commission d'une infraction. Spécifique aux mineurs, elle nécessite la plupart du temps l'accord de l'adolescent et de ses responsables légaux avant d'être ordonné...

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Détails bibliographiques
Auteur principal : Caron Clémence (Auteur)
Collectivité auteur : Université de Nantes 1962-2021 (Organisme de soutenance)
Autres auteurs : Vénisse Jean-Luc (Directeur de thèse)
Format : Thèse ou mémoire
Langue : français
Titre complet : Quelle justice pour les adolescents difficiles ? : l'exemple de la réparation pénale / Clémence Caron; sous la direction de Jean-Luc Venisse
Publié : [S.l.] : [s.n.] , 2010
Note de thèse : Mémoire D.I.U. : Adolescents difficiles : 2010 : Université de Nantes
Sujets :
Description
Résumé : La réparation pénale est une mesure éducative qui peut être prise à titre provisoire ou à titre de sanction après la commission d'une infraction. Spécifique aux mineurs, elle nécessite la plupart du temps l'accord de l'adolescent et de ses responsables légaux avant d'être ordonnée. Une fois le consentement donné, cependant, le mineur s' engage, et il est tenu d' accomplir son activité sous peine d' être plus sévèrement jugé. Le mineur et ses parents sont invités à participer au choix de l'activité d'aide et de réparation; c'est une manière de réinvestir les parents dans leur rôle éducatif et de responsabiliser le mineur. Après avoir été incité à mener une introspection sur les raisons de son passage à l' acte, le jeune est accompagné dans une lecture de la loi qu'il a enfreinte. Les valeurs protégées par l'infraction sont explicitées afin que le mineur intègre les raisons sociologiques de l'interdit pénal. L'adolescent doit ensuite réaliser une activité pédagogique où sa bonne volonté et ses compétences sont mises en avant. L'intérêt de la mesure est notamment de restaurer l'estime de soi de l'adolescent. Les activités de réparation sont de natures diverses. Les réparations dites directes permettent au mineur de réparer lui-même le dommage causé par l'infraction, en nettoyant par exemple les tags qu'il a inscrits sur la propriété de la victime. Mais quelle que soit l'activité choisie, les éducateurs travaillent avec l'adolescent sur la notion de respect d'autrui afin de réintroduire chez lui l'empathie susceptible de prévenir tout nouveau passage à l' acte. Le mineur apprend aussi à pacifier ses relations avec les institutions qui représentent l'autorité (police, gendarmerie) ou à découvrir le monde des associations qui cherchent à aider les autres. Ce changement de regard est réciproque, puisque l'adolescent lui-même se montre au cours de la réparation sous un jour positif, ce qui contribue à combattre les préjugés des victimes et des institutions sur la jeunesse. La mesure de réparation pénale nécessite en cela un grand travail de prospection de partenaires et la constitution d'un réseau: cela incite les professionnels à nouer des liens et à rendre plus poreuses les frontières entre chaque domaine d'action. Mais sans un véritable soutien institutionnel, les «stratégies d'opportunité» mises en œuvre par les acteurs de terrain risquent d'être insuffisantes à préserver les adolescents difficiles des failles du service public. La crise des institutions semble alors faire écho à celle de l'adolescence.